Balades au fil de l’eau: souvenir riche en Cristivomer!

Il s’agissait d’une fermeture, il y a en gros une quinzaine d’années, et ça reste pour moi le meilleur souvenir halieutique que je possède avec la prise de nombreux et gros Cristivomers, mon poisson favoris à l’heure actuelle.

Lac de barrage en pleine vidange

Lac de barrage en pleine vidange

Cristivomer 50cm Cristivomer 50cm

Quand le hasard fait bien les choses

Nous sommes donc fin Septembre ou début Octobre, mes souvenirs sont assez flous car ils datent d’une quinzaine d’années environ. J’ai même dû me creuser la tête pour savoir si il s’agissait d’une ouverture ou d’une fermeture avant d’entamer ce récit. Mais étant sûr et certain qu’il n’y avait pas de neige, je valide donc la fin de saison.

Mon père, un ami (décédé en Montagne et à qui je dédie ce texte et à qui j’adresse toutes mes pensées) et moi montons le dimanche matin rejoindre un autre groupe de copains montés la veille bivouaquer. Le départ se fait très tôt et nous arrivons au lac sans que le soleil n’ait pointé le bout de son nez. De plus, l’ambiance est brumeuse, humide et glaciale ce qui ne permet pas de distinguer grand chose. Nous sommes rive gauche, la seule réellement praticable dans ce grand lac de barrage avec un vrai profil en cuvette. Nous entamons le tour du lac à la recherche de l’autre groupe…. que nous ne trouverons jamais! En effet, arrivés au bout, aux arrivées d’eau, toujours personne. Pas inquiet pour leur sécurité vu leur nombre et le lieu, nous supposons qu’ils sont montés aux étangs plus haut ou que nous les avons tout simplement manqué.

La stratégie d’approche

Il y a beaucoup de pêcheurs, et deux options s’offrent à nous: retour en arrière sur plusieurs centaines de mètres pour s’entasser dans la “foule” ou traverser un long passage boueux pour accéder à des éboulis qui semblent propices à être des postes. En effet le lac est extrêmement bas et c’est plutôt étonnant. Il devait manquer 10-15m, et en y réfléchissant, je n’y vois aucune raison puisque ça ne correspond pas à une vidange décennale. De plus les bords encore mous, laissaient présager une descente éclair. Encore un heureux hasard quand on sait que cela influe plus que favorablement sur la pêche.

Nous choisissons donc de patauger dans la fange durant 200m pour accéder à ces éboulis. Mon père et Michel installent leurs lignes au posé et je monte mon lancer (oui le même que dans la présentation, celui à 3 francs six sous) équipé de ma plus belle MEPPS. Mais tandis qu’on se prépare et que le jour indique qu’il va être tant de pêcher, deux choses attirent mon attention. La première, que j’affirme malgré les moqueries de mes compagnons, est d’apercevoir des reflets argentés s’agiter pas trop trop loin de nous dans la flotte. La seconde est une île assez importante plus ou moins accessible grâce à un petit saut de 2-3 m.

Une journée fabuleuse

Après avoir fait plusieurs lancers, je regardes avidement cette île et estime que “je dois pouvoir y arriver”. Mon père me dit de ne pas essayer, que je vais finir trempé, et évidement je ne l’écoute pas, saute retombe dans l’eau… mais je suis sur l’île au final! Plutôt que de l’écouter me dire “je te l’avais dit” et “si t’es malade tu vas quand même à l’école”, je cours effectuer mon premier lancer… et POISSON! Michel se marre en disant à mon père “tu vois il avait raison le petit”, mais le silence revient quand je ramène sous leur yeux ébahit un Cristivomer aux alentours de 55cm! j’ai à peine le temps de mettre la main dessus, tremblant d’adrénaline devant ce poisson majestueux qui m’a livré un combat comme jamais je n’en avais connu, que les autres étaient derrière moi avec leur matos! On admire la bête, on le glisse dans la nasse et je relance immédiatement!

Pas le temps de dire ouf qu’un deuxième poisson du même calibre suit! C’est tout simplement dingue. Une frénésie alimentaire à l’air de se dérouler devant nous. Mes comparses, après avoir lancé une ligne au posé chacun, monte la seconde au lancer, mais ne prennent pas de touches. Pour ma part je vis une situation de dingue, quelques lancers plus tard je pique encore un poisson dépassant encore la barre des 50cm, et pendant le combat nous assistons tous les trois à une scène surréaliste. En effet une immense Cristi, que nous estimons autour d’1m viendra croquer à deux reprises dans mon poisson tout affolé qui choisira lui même de filer droit vers la berge et moi. C’était fou, j’en tremble encore en l’écrivant!

L’activité se calme un peu, mon père enchaîne une paire de gros poissons au posé très loin de nous, le banc a du bouger. Cette période plus calme nous permet de comprendre deux choses, la première est que les poissons sont sur la berge ou le vent tape le plus fort, et la seconde qu’ils se gavent d’alevins de quelques centimètres jusqu’à en vomir dans notre nasse. Nous serons incapable d’identifier de quelle espèce il s’agissait par contre.

Michel pêche l’autre côté de l’île où une petite cascade vient se jeter. Il pique une magnifique fario de plus de 45cm et un cristi un peu plus gros. Quelques minutes après le vent tourne et l’euphorie recommence. Quelques lancers suffiront à saisir que les tournantes très brillantes avaient les faveurs des ombles du Canada et tout le monde prenaient ses poissons. La taille moyenne était encore plus élevé et j’ai eu la chance de prendre un poisson record de plus de 70cm!

A la fin de la journée, nous comptabilisions une trentaine de poissons capturés entre 45 et 70+ centimètres. Mon seul regret à ce jour est de ne pas avoir pris de photos de cette journée magnifique. L’important c’est que tout soit gravés dans ma tête, et c’est l’une des multiples raisons qui font que j’aime tant ces moments passés en montagne.

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