Le No-Kill, le prélèvement…sujets épineux !

Relâcher le poisson que l’on attrape est devenu un geste courant pour certains d’entre nous. Pourtant cette méthode est parfois incomprise, décriée et le No-kill est même interdit dans plusieurs pays. Garder le poisson que l’on attrape est resté un geste courant pour le reste de la population piscicole. Une hérésie pour certains extrémistes, normal diront d’autres. Que penser de tout cela ? Je vais essayer d’en faire le tour, de donner mon avis sur ce sujet soumis à controverse qui rend difficile l’objectivité.

Release de truite en grande rivière

Release de truite en grande rivière

Le No-Kill un effet de mode ?

Le « No-Kill », « Catch&Release » ou encore « Graciation » existe depuis de nombreuses années.

Mis en pratique dans le Nord-Américain au milieu du 20ème siècle et en Europe par les Anglo-Saxons dans les années 80, le concept s’est développé et étendu petit à petit. D’abord pratiqué par les pêcheurs à la mouche, au coup et à la carpe, aujourd’hui on le retrouve partout : pêche aux leurres, au mort manié, au toc, etc…

Le principe est simple, il s’agit de considérer le poisson comme un partenaire de sport et non comme une proie. Paradoxal me direz-vous puisque dans le cheminement normal des choses l’homme mange du poisson ! On peut pourtant y voir un nombre certain de bienfaits ! Préservation du milieu aquatique, possibilité d’attraper plusieurs fois un poisson trophée, le respect d’un être vivant et n’y manquons pas, la beauté du geste ! De plus de nombreuses études prouvent que plus de 90% des poissons survivent s’ils sont manipulés correctement.

Parlons de la beauté du geste et de la manipulation justement. Un nombre incalculable de pêcheurs, souvent jeunes ou mal informés relâchent des poissons abimés ou mourant ; quel est l’intérêt ? C’est là où le No-Kill trouve ses limites. C’est pour cela que nous ne pouvons que trop vous conseiller une prise en main délicate si vous souhaitez relâcher vos prises. La première étape est de s’humidifier les mains et de ne pas poser le poisson sur des sols secs ou minéraux, ce procédé permet de préserver le mucus protecteur qu’ils portent. La seconde est de ne pas utiliser de moyen type boga ou encore moins gaffe qui blessent vos captures et les exposent aux parasites et de les saisir sans les tordre ou les écraser. Enfin lors du “release” pensez à ré-oxygéner doucement les poissons s’ils sont fatigués ou à contrario les choquer s’ils ont subit une forte dépression dû à une prise profonde.

Prélever son poisson

D’un autre côté, la pêche existe à la base pour une seule et unique raison : se nourrir. Chose qui (bien heureusement) n’est plus le cas. Toutefois doit on montrer du doigt un pêcheur qui garde ses prises car son plaisir à lui c’est justement de manger cette truite qui n’a absolument rien à voir avec ce truc bleuté qu’on nous propose en poissonnerie ? Ou encore ce gamin qui veut faire plaisir à ses grand parents qui lui réclament à chaque visite « un sandre pour Noël » ? Non je ne crois pas.

Garder ses prises ou une partie d’entre elles ne constitue en rien un acte de barbarie et ne met pas en danger le milieu du moment que le geste est fait avec raison. Par contre, encore une fois l’extrémisme vient s’en mêler et je n’hésite pas à jeter la pierre à celui qui remplit son congélateur ou sa poubelle.

Ici aussi il y a des règles de bon sens à respecter. Gardez plutôt vos poissons blessés, piqués profond ou fatigués plutôt qu’un en pleine forme prêt à en découdre à nouveau. Choisissez les en fonction de leur taille par rapport au milieu ainsi qu’à leur maturité sexuelle. Un Brochet de 80 par exemple dans un lac de taille moyenne sera un reproducteur idéal qui assurera parfaitement sa descendance et le futur de notre pêche. Privilégiez les poissons en grand nombre dans le lieu ou vous êtes, contrairement au brochet justement qui voit ses populations dégrossir, les sandres et perches sont des poissons dont l’avenir n’est que peu menacé et qui de plus seront plus agréables dans l’assiette.

Alors que faire ?

La seule chose à faire est d’avoir du respect pour le milieu naturel. Que l’on rejette son poisson ou qu’on le prélève, il faut le faire intelligemment et ne pas tomber dans les extrêmes. Et le respect du milieu ce n’est pas simplement celui du poisson. J’en profite donc pour vous sensibiliser au fait que pour préserver nos ressources et nos paysages il y a beaucoup à faire; ramassez vos déchets (et ceux que vous trouvez pourquoi pas), ne jetez pas vos mégots, évitez les frayères durant les saisons sensibles et surtout mais alors surtout éclatez vous à la pêche !

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